La Médiation scolaire
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L’école a toujours été un terrain propice au conflit.
La violence, le harcèlement, le mobbing, l’absentéisme des élèves et des professeurs, le décrochage scolaire, la maltraitance sont des maux que le monde de l’enseignement côtoie quotidiennement. En amont de ceux-ci, des tensions, des disputes et des conflits plus ou moins intenses affectent les élèves et les adultes de leur entourage, comme les professeurs, les éducateurs ou leurs parents. Dans certains cas, ces rivalités se déplacent et dégénèrent alors en conflits à haute tension.
Le 16 mai 2024, la législation en vigueur sur la médiation scolaire (décret du 30 juin 1998 sur les discriminations positives) a été modifiée suite au « Décret relatif à la réduction du décrochage scolaire et à la lutte contre l’absentéisme des élèves ».
Le décret précité de 1998 a institué un Service de Médiation Scolaire composé de 2 entités s’adressant uniquement aux écoles secondaires :
À Bruxelles, le service de médiation comprend 60 médiateurs « installés » dans les écoles qui en font la demande, directement accessibles aux élèves, aux familles et aux professeurs.
En Région wallonne, le service de médiation comprend 30 médiateurs externes ou « volants » accessibles directement par les élèves, leurs familles et les écoles.
En 2013, une réforme de ce décret de 1998 institue le secret professionnel pour les médiateurs internes et externes ainsi qu’une centralisation des demandes pour la Wallonie. Les écoles, familles ou élèves wallons doivent alors s’adresser à l’administration de la Direction Générale de l’Enseignement Obligatoire pour ouvrir une demande de médiation, là où les élèves, professeurs et familles bruxellois peuvent directement s’adresser au médiateur de leur école.
Le nouveau décret de 2024, principalement consacré au décrochage scolaire, redistribue les cartes.
Le Service de Médiation Scolaire disparaît au profit d’un « service intégré d’assistance aux écoles », lequel regroupe les médiateurs scolaires et des intervenants psycho-sociaux, anciennement agents d’un autre service de la DGEO, les Équipes Mobiles.
Par ailleurs, le nouveau décret supprime les médiateurs internes aux écoles (les médiateurs deviennent externes à Bruxelles tout comme en Wallonie), étend la médiation scolaire aux écoles fondamentales et prévoit aussi uniquement des médiations entre les élèves et l’école (conflit individuel professeur/élève principalement) ou entre les famille et l’école. C’est la fin des médiations entre élèves qui représentaient une très grande majorité du travail des médiateurs et donnaient du sens à cette mission depuis plus de 30 ans. A terme (pas de licenciement mais via des départs naturels ou à la pension), le nombre de médiateurs scolaires sera ramené à 25 au lieu des 90 médiateurs prévus dans les précédents décrets.
Ce changement, vécu comme un véritable tsunami par les médiateurs scolaires, suscite un grand désarroi tant dans les écoles que du côté des médiateurs scolaires.
Depuis l’annonce du changement, beaucoup de médiateurs renoncent, d’autres restent, continuant à vouloir y croire, mais sont en grande souffrance.
Face à ce constat, Trialogues souhaite ouvrir une réflexion et imaginer des pistes pour combler ce manque et offrir aux citoyens qu’ils soient élèves, parents, éducateurs, enseignants ou personnels de direction, un service de médiateurs professionnels indépendants pour aider à la résolution des conflits entre élèves ou entre professeurs et élèves ou groupes d’élèves. La question se pose aussi d’étendre la médiation scolaire à l’enseignement supérieur où les conflits entre étudiants ou entre les étudiants et les institutions sont de plus en plus fréquents.
Dans la mesure où les élèves, dès leur plus jeune âge, sont amenés à vivre et à réussir ensemble, il est important de maintenir des espaces de paroles menés par des médiateurs professionnels et de ramener au cœur des écoles des valeurs de solidarité, de coopération, de créativité, d’intégration et d’autonomie en favorisant une recherche de solutions communes et durables.
Invité :
Benoît SCUTNAIRE, médiateur scolaire chevronné, ouvrira la réflexion et répondra à nos questions en partant de son expérience. L'échange sera animé par Florence
VAN DE PUTTE, médiatrice agréée, formatrice et systémicienne.
Format :
Comme pour nos précédents Eat&Learn, cet événement combine formation et échange d’expériences autour d’un repas convivial. C’est une occasion unique de partager vos propres défis, d’apprendre à partir des expériences des intervenants et autres participants, et de repartir avec des outils et des idées, voire des stratégies pour tenter de résoudre les conflits dans le domaine de l’enseignement fondamental et secondaire, sous l’angle de la médiation.
Modalités pratiques :
Horaire : Le vendredi 11 avril 2025 de 12h00 à 14h30
Lieu : Château de la Solitude, 54 avenue Charles Schaller à 1160 Auderghem. Un parking est accessible dans l’enceinte du château. Le lieu est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Lunch : Lunch inclus
Agrément : Cette formation est agréée par la CFM (2 points)
Prix : 50 € (lunch inclus) - tarif social à la demande